JOV 2011 - Bienvenue à Chambord
Une journée peu banale
Tout a commencé …
… Mardi 23/08/11 - 23H15, mon collègue, qui n'est autre que le beau-père de mon fils, passe me chercher. Direction Daoulas. Tout le monde est déjà au rendez-vous. Le car, un pullman à étage bien rassurant est là aussi. Le responsable, avec la petite de dernière minute à caser, les parents fébriles dans l'attente du départ et enfin les 13 enfants de 7 à 12 ans, impatients, prêts à investir les lieux. C'est là que j'aurai dû me méfier. Dans le passé ce chiffre n'a pas toujours fait que des heureux.
23H30 La porte se ferme et l'aventure commence. J'avais oublié que j'étais malade en car. Les premiers kilomètres se sont chargés de me le rappeler. Surtout dans ces cars moelleux où les ronds points, dieu sait s'il y en a par chez nous, les accélérations et autres freinages permettent à mon estomac de faire un joyeux va et vient le tout accompagné par une transpiration excessive.
23H45 Nous récupérons le groupe de Landerneau après une petite frayeur. Et oui arrivé sur le lieu du rassemblement, personne. Ce n'est qu'après dix minutes de questionnement que la solution nous est apparue en la personne d'un des parents qui eux aussi nous attendaient, mais plus loin sur un parking improbable pour un car.
24H00 Remix de la porte qui se ferme, mais là devant huit heures de route. Au bout d'une demi-heure, métrisant tant bien que mal mon estomac, je prends des nouvelles d'une partie du groupe placé en tête de car avec moi. Là je découvre un gamin en larmes qui réclame ses parents. Ca commence bien. Après quelques minutes de négociations l'angoisse disparaît. A la recherche du calme et de la sérénité, il faut intervenir plusieurs fois pour obtenir un simulacre de tranquillité.
01H15 Nous arrivons à Morlaix afin d’embarquer le dernier groupe. Pour 42 gamins et 12 encadrants, la nuit peut commencer. Nuit très chaotique, ponctuée par des courbatures, de nouvelles interventions de pacification et autres arrêts obligatoires de 45 minutes du chauffeur pour cause de quota d'heures de conduite.
05h15 Je me retrouve dehors sur le parking d'une zone d'activité du Mans à discuter avec le nouveau chauffeur qui nous accompagnera le reste de la journée. En avance sur l'horaire nous devons patienter encore une bonne demi-heure. Attente propice également au changement pour les cars du Finistère et Côtes d'Armor qui nous ont rejoins.
05H45 Nouveau départ, cette fois pour la destination finale. Je retourne donc à ma somnolence sans trop penser à ce qui nous attend.
08H00 Après plus de neuf heures nous arrivons enfin à Chambord, soutenus par deux autres cars provenant de Bretagne. C'est donc prés de 400 gamins et 200 encadrants qui partent à l'assaut du château. François 1er n'a qu'à bien se tenir …
Premier constat, il est beaucoup plus difficile de réveiller un gamin que d'essayer de l'endormir. Sinon le temps semble de notre côté. Les responsables en pleine forme, nous expliquent la marche à suivre de la journée avec les différents scénarios, rendez-vous et autres consignes. Ce qui à ce stade de la journée me paraît d'une difficulté insurmontable vu mon état. Après un petit déjeuner léger car mon estomac ne s'est pas encore remis de ses aventures, nous sommes prêts à affronter notre destin.
10H00 Alors que d'autres groupes s'orientent vers leurs animations, nous attaquons la première activité de la journée, "La visite du château" …
Grand moment. Imaginez 100 mômes, en pleine possession de leurs moyens, munis d'un quizz, arpentant les différentes salles pour trouver l'indice qui leurs permettra de compléter le questionnaire associé. Il faut le vivre.
Je ne sais pas si c'est l'air de la presque île de Plougastel et ses environs vivifiants, mais les nôtres sont particulièrement dynamiques.
Maintenant je comprends mieux la vie d'un chien de berger. A son exemple nous avons passé notre temps, mes deux compagnons d'infortune et moi-même, à localiser et regrouper en permanence ces jeunes explorateurs indisciplinés.
Une activité sportive non mentionnée à l'origine, qui deviendra vite incontournable.
Comme tout planning qui se respecte, celui-ci a pris du retard. Nous devons, à notre grand regret bien sûr, abréger cette chasse qui d'ailleurs n'avait pas donné grand-chose. Car plus intéressé à courir à gauche et à droite dans les escaliers en spirale, merci Léonard, le quizz était le dernier de leur soucis.
Après un ultime comptage nous rejoignons, en retard, l'atelier numéro deux, "Découverte du parc". Mais là encore l'enthousiasme pour la nature se manifeste plutôt par le fait de courir, se pousser, grimper aux arbres, se donner des coups de bâton, se lancer des pierres loin de tout attraits botaniques. Après un recadrage, lui aussi dynamique, nous parvenons à insérer une partie de notre effectif au groupe qui suit calmement les explications du bénévole et à capter leur attention. Les irréductibles restants à discuter, assis tranquillement.
13H00 Pause … Repas sur la pelouse du château. Le temps est toujours de notre côté, même le soleil est de la fête. Bien organisé tout comme le petit déjeuner du matin. Gérer 600 personnes n'est pas chose aisée. Quoi dire de ce pique-nique ? Les classiques : « je n'aime pas ça », je renverse mon plateau, ma bouteille, je ne mange quasiment rien et je continue à dispenser mon énergie autour de moi. Quelques nouveaux comptages et recadrages plus tard, nous sommes prêts à attaquer la troisième attraction, "Le spectacle équestre".
14H00 Contrairement aux activités précédentes, celle-ci regroupe la totalité des participants. Après 45 minutes d'attente ponctuées d'éternels comptages et différents tests sur notre tolérance, nous entrons dans ce manège. Je pense que les chevaux n'ont jamais vus autant de monde à la fois. Par contre les enfants se sont bien éclatés, entre acrobaties, joutes, et divers combats retraçant la vie de François 1er, le tout agrémenté par une savante contribution des gamins orchestrée par l'animateur.
Un regroupement et un comptage de plus, nous courrons, car une fois encore nous sommes en retard pour le dernier spectacle donné au château. Suite à la dérive importante de la journée, cette petite comédie se termine plus tôt que prévue. Les enfants ont bien ri tout de même aux mésaventures d'un personnage confronté à un micro et son support. C'est vraiment un métier, faire vingt minutes avec un sujet pareil, bravo l'artiste. A la sortie nous percevons une certaine fatigue généralisée chez nos chenapans. Ce qui laisse présager une rentrée beaucoup plus sereine. L'avenir nous le dira. Mais pour l'instant retour à la réalité, l'un des petits à perdu son sac à dos. Un encadrant part avec lui à sa recherche. Les autres rejoignent l'ensemble des enfants sur la pelouse pour le goûter d'adieu. Mise à part le comptage maintenant ancré dans nos gènes et le « je n'aime toujours pas ça », rien de spécial à signaler excepté le retour providentiel du sac à dos ramené par un autre groupe.
17H30 Nous reprenons de nouveau possession du car. Une certaine torpeur générale nous laisse sur la réserve. Justifiée finalement, car tout comme mon estomac, après quelques kilomètres l'assoupissement a vite fait place à une vitalité collective. Cette fois je me sens moins seul, pas toujours les nôtres. Peut-être le goûter ? Vas savoir. Nous avons donc appliqué le vieil adage, action, réaction. Séparation des meneurs et surveillance accrue.
18H45 Arrêt dîner et changement des chauffeurs. En résumé, une heure d'angoisse. Quatre cars déversant leur contenu sur une aire de repos d'autoroute il y a de quoi flipper. Cette fois pas top. Le sandwich triangulaire au poulet kebab pour des enfants de six à douze ans, faute de goût. Les « j’en veux pas » se multiplient et son remplaçant jambon cru mozzarella crudité ne remporte pas non plus un franc succès. Donc un quart d'heure plus tard et un gâchis monstre à la clé, tout est fini. Il va falloir gérer la troupe de longues minutes. Mais le temps passe vite à faire la police, à réguler le lancement des bouteilles d'eau, à récupérer les enfants dans les arbres, à les empêcher de franchir le grillage qui côtois la bretelle de sortie, à les emmener aux toilettes de la station en convoi et j'en passe. J'essaye de calmer mon estomac toujours capricieux avec un coca acheté rapidement lors d'une de ces excursions aux sanitaires.
19H45 Nouveau conducteur, nous repartons vers de nouvelles aventures.
22H15 Arrêt obligatoire de 45 minutes, toujours une histoire de quota. Le chauffeur demande le silence car nous sommes stationnés sur un parking de routiers endormis. Pas question de les réveiller. Solution, personne ne descend sauf cas de force majeure. Avec la collègue de Morlaix, nous profitons de cette halte pour prévenir les familles du retard conséquent à prévoir.
23H00 Départ vers Morlaix. La nuit nous attend et petit à petit le calme s’installe dans le car. Pour ma part, les écouteurs rivés aux oreilles j'attends cette prochaine étape synonyme d’espoir avec impatience. Je note une certaine résistance de mon groupe face au sommeil dont je me serai bien passé. Par conséquence, encore quelques aboiements histoire de faire respecter celui des autres.
Jeudi 25/08/11 - 01H00 Arrivé à Morlaix. Dépôts des gamins et en route pour Landerneau. Le marchand de sable a fait son œuvre. Plus que deux insoumis qui discutent calmement. A quoi bon dormir. Dans une heure c'est la délivrance. J'augmente le son ...
01H30 Landerneau, toujours ce parking improbable. Cela devient bon. Je ne pense même plus à mon estomac. Il faut commencer à réveiller les gamins. Le constat du retour est identique, pas facile. Entre temps j'ai appris que l'un de notre groupe avait vomi au fond du car. Charmant pour ceux qui ont nettoyés.
01H50 Daoulas, tout le monde descend. Les parents récupèrent leurs petits et je constate avec le chauffeur consterné les saletés occasionnées à son pullman par l'ensemble des trois groupes. Nous essayons de nettoyer un minimum, mais le temps tourne et le car doit rentrer au dépôt. C’est fini, mon collègue et moi poussons un ouf de soulagement. Mais soudain un doute nous envahit. Le gamin malade ne serait-il pas resté dans les toilettes ? Fausse alerte, il est bien descendu. Le syndrome de l’angoisse du chien de berger commence …
02H15 Je tourne la clé dans la serrure. Je suis chez moi, fatigué, seul certes, mais tranquille.
Avant de m'endormir je me dis que nous avons tenu l'objectif initial de cette journée. Offrir un jour de vacances à ces enfants démunis, même si pour nous ce ne l'était pas, loin de là.
10H00 Je débute l’écriture du déroulement de cette journée, elle aussi improbable …
Alain
En souvenirs de ce voyage, voici quelques photos et une vidéo sur la visite du château.
Retour catégorie Journée des Oubliés des Vacances
A découvrir aussi
- JOV 2013 - De beaux souvenirs.
- JOV 2012 - Vacances à Brest même
- JOV 2014 - Comme des poissons dans l'eau
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 44 autres membres